Bienvenue au magasin de jouet.

Une petite poupée en porcelaine attend. Elle attend les Gens. Elle s'ennuie, là, dans son magasin... Quand est ce que quelqu'un viendra la chercher? Pourtant, elle est jolie... Une petite robe rouge, des ballerines noir vernies... ses deux grands yeux vert, sa petite bouche rose et ses anglaises blondes... Un petit sourire. Elle n'est pas seule dans le magasin. Elle va aller s'amuser un peu. Qui rencontrera t elle? Un ours? Une voiture? Elle espère qu'ils seront gentils...

Brodeur Inspiré Date d'inscription : 23/02/2010 Messages : 1331

Vrouuuuuuuuuum !

" Hé ! Regarde papa, je vais encore plus vite qu'avec mes anciens pneus ! T'arrive même plus à m'attraper, tralalilalèreuh !"
Une immense voiture rouge roule dans le rayon où son fils, la petite décapotable bleue, se tenait encore il y a dix minutes. C'est bizarre mais... ça ne serait pas un filet de fumée noire qui ondule derrière l'automobile écarlate ?
" Ah, mais j'oubliais, papa n'est plus tout jeune !"
Le fils ingrat (qui avait eu le temps de faire quatre tours) laissa échapper un rire sarcastique. Puis de plus belle, il fonça encore plus vite vers le rayon "fille", histoire de draguer un peu... vous voyez ce que je veux dire !

Il roulait, roulait, roulait quand soudain... BAM !

Elle faillit en perdre son chapeau (qu'elle avait mis pour l'ocasion).

-Aaaaaaaaaaaaahhh!

Elle était encore plus pâle que d'habitude.

-Mais... mais... qu'est ce qui te prend?

Brodeur Inspiré Date d'inscription : 23/02/2010 Messages : 1331

- Euh...
Les yeux de Robert-Pascal (la petite voiture bleue) roulèrent dans leurs orbites.
- Benh... Euh... C'est à dire que... Euh... PAPA !!!!!!!!

Et la petite voiture entreprit une manœuvre hyper trop pas de la mort pour filer vers son paternel.

...

Ah... Les hommes.

-Ah, les hommes, dit -elle dans un soupir.

Elle se releva et marcha élégament vers la vielle voiture rouge. Qu'elle salua rapidement après avoir évaluer son état. Elle se tourna alors vers la bleue *morte de trouille*

-Tu m'emènes faire un tour?

Stylo Confirmé Date d'inscription : 03/07/2010 Messages : 1654

La peluche ouvrit un œil endormit.
Un grand œil jaune, fendu dans sa longueur d'une fine pupille noire. Œil qui ne semblait pas de très bonne humeur.
Le félin de tissu s'assit sur son arrière train rapiécé en maugréant toute sorte de phrase déprimante et grossière. La terrible panthère borgne a faim. Et on vient d'interrompre sa grasse matinée. Elle se dirigea pas souple et paresseux vers le rebord de l'étagère, bondit élégamment sur le globe terrestre, avant de s'écraser majestueusement sur le plancher du magasin.
Ce fut le plus beau et le plus raffiné des merde qu'on eut jamais entendu.
Sa fierté en miette, son amour propre envolé, Pouf-pouf - qui n'a jamais révélé son nom à quiconque - se releva, l'œil vif et la queue fièrement relevée. Ce fut pour se retrouver nez à nez avec une ravissante poupée en porcelaine, et son royal derrière posté devant les yeux globuleux d'une petite voiture bleu.

- Questa tu veux ma photo ?

-Euh... fin... non, mais... dis, je peux monter sur ton dos?

Brodeur Inspiré Date d'inscription : 23/02/2010 Messages : 1331

La voiture bleue n'en croyait pas ses phares. Une fille lui demandait de l'emmener faire un tour. Il en sauterait de joie...
"Mais... En faite... Je...je n'ai jamais fais ça..."

Trop nul... Son moteur tournait à 100 à l'heure et son capot vibrait timidement.

Stylo Confirmé Date d'inscription : 03/07/2010 Messages : 1654

Pouf-pouf manqua de s'étrangler.

Monter sur son dos ? Sur sa croupe élégante, sa royale cambrure, sa fragile ossature ? Comment osait-elle ? La panthère, blessée au plus profond de son être d'être ainsi considérée, aussi un sourcil. Elle ? Une vulgaire monture ?
- Nan mais j'ai l'air d'un canasson affable et souriant, moi ?, gronda-t-elle en guise de réponse, ses grands yeux d'or étincelants d'arrogance. Tu m'touche, j'te bouffe, minette.
Sur ce, le grand - petit - félin lui tourna le dos, lui exposant ainsi son royal postérieur. Pour se retrouver une nouvelle fois nez à nez à deux grands yeux globuleux. Deux phares. Une voiture ? Qui bégaye.
Information monte au cerveau.
Bégaye = bruit = parle.
Voiture qui parle.
- AAAAAH OH MON DIEU JE SUIS ENVAHIE PAR UN EXTRA-TERRESTRE, ME TUEZ PAS, PRENEZ LA FILLE ! - se cache derrière la poupée -JE VOUS LA DONNE MAIS NE ME TUEZ PAS ... !
Sa courageuse déclaration fut accueillit d'un bruit sourd = L'héroïque peluche venait de s'assommer contre le bord de l'étagère.
Sans commentaire.

PS : Evanouie pour deux semaines, le temps des vacances.

Oh ! Des flashhhhs !

Une jolie fille à moitié hystérique retoucha en vitesse son divin brushing de cheveux châtains clairs. Elle ouvrit sa veste noire cintrée à la taille, faisant apparaître une somptueuse robe blanche de mousseline, brodés de fils d'argent. Elle vérifia ensuite qu'aucunes particules de poussières ne venaient souillés ses escarpins à talons de 6 cm. Apparemment satisfaite du résultat, Barbie s'avança dans la lumière. Qui n'était autre que des phares. Des phares ?

"Serais-je donc devenue si connu qu'on m'amène une limousine ? pensa-t-elle en mettant ses lunettes de soleil.

C'est à ce moment précis qu'elle vit la poupée, les deux voitures - qui n'étaient pas des limousines paroles de Barbie - et une panthère en mauvais état.

-Oh my god, fit-elle avec un accent d'où perçait une pointe de désespoir. Qui êtes-vous ?

Brodeur Inspiré Date d'inscription : 23/02/2010 Messages : 1331

N'oublions pas que la voiture est... un homme. Et homme = le truc dérangeant qui pend. Ne voyez pas là un esprit mal-tourné mais plutôt cette image : y a deux jolies filles qui marchent... Comment va réagir l'homme ? Tindin !
" Tu... tu trouves que je.. je ressembles vraiment à une... une limousine ?"
Ridicule, cette pointe d'espoir qui perce sa voix tremblotante.

Tombe à la renverse aux côtés du félin. Et s'évanouit, heureux qu'on lui est adressé la parole.

PS : Comme Coursy (c'est moche hein !), évanoui durant deux semaines, le temps des vacances.

- Ah ça non mon chou. Tu n'es pas noir, pas géant, et euh... pas divinement luxueux. Mais tu as ton charme c'est indéniable, s'empressa d'ajouter Barbie pour faire passer la pilule.

Puis le voyant s'évanouir :
-Ah les hommes... Vraiment pas très résistant ! Humf

Poupée ne put retenir ses larmes. La... la voiture, elle... elle s'est évanouit! Et comment elle fait maintenant, pour parcourir le monde? Et... le pitit matou! Lui aussi! C'etait siiiii miignooonn.... Elle l'autre là, Barbie... elle est trop belle *pointe de jalousie* et puis c'est pas juste et puis j'en ai marre et puis... OOOUUUIIIINNN!!!
Elle se mit à pleurer très fort, tombant à genoux sur le carrelage du magasin.

-Poupée-chou ? Pourquoi tu pleures ? C'est pas bien ! Tu vas faire couler ton mascara O.O

A moins qu'il soit waterproof et là je te félicite pour ta prévenance.

Dans sa tentative de réconfort, Barbie se mit à tapoter l'épaule de Poupée avec une gentillesse euh...plutôt rare chez elle.

-Que... quoi?
Poupée, surprise par la soudaine gentillesse de Barbie, cessa de pleurer. Elle était belle, la dame. Et puis elle sentait bon.
-Je... oui, c'est waterproof, fit-elle dans un hoquet.
Puis, sa dignité retrouvée, elle se leva élégament et rajusta son chapeau. Un regard moqueur à la voiture et au matou fit office d'au revoir.
-Bon, tu te dépeche? râla t elle près de Barbie. On va être en retard!

Voila ce que c'est d'être gentille, pensa Barbie. On se fait houspiller pour rien !

Malgré son léger agacement Barbie suivit Poupée.
-Mais attend...On va où ?

-Bah... découvrir le monde! Où veux tu aller sinon?
Pffff Barbie... tout dans la poitrine et rien dans la tête!

-Baaa pourquoi on serait en retard alors ?

Rhhaa les poupées tout dans les joues et rien dans la tête u_u

-Parce que le monde n'attend pas! Et si on loupe notre chance, se sera dur de remonter dans le manège de la vie.
*Commence à montrer des signes d'agacement*

- Okey, Poupey, fit Barbie avec un accent anglais à tomber.

Allons découvrir le monde !

Poupée Manga fut tirée de sa sieste par une voix où perçait un accent américain... ou anglais... ou français... Euh, bref, pas japonais. Elle ouvrit un œil démesuré et sentit l'excitation la gagner de ses macarons jusqu'à la pointe de son éventail. Une poupée française ! Le top du chiiic ! Et trop kawaïiï ! (oui, Poupée Manga est hystérique. Passons.) Elle bondit de son étagère directement sous le nez de son idole.

- Waaaa ! Tu es française ? C'est magnifique ! Je suis ta plus grande fan ! Un autograaaaphe !

Elle sautilla quelques instants sur place, tout émoustillée par sa découverte. Oh, ce teint de porcelaine était si exquis ! Et ces yeux purs comme l'océan ! Il n'y avait que les français pour être aussi raffinés. Puis, sortant de sa contemplation émerveillée, elle pivota sur la pointe de ses mégas-talons, lissa son kimono et arrondit la bouche en cœur face à Barbie.

- Oh, et toi tu es qui ? Et tu as fait quoi à tes cheveux ? Ils sont tous bizarres ! constata-t-elle en tirant violemment une mèche blonde à la frimeuse. Au fait, moi, c'est Poupée Manga ! Vous m'emmenez avec vous ?

Barbie était sidéré. Oui sidéré. Non. Révolté. Oui révolté. Non mais révolté quoi ! Bref.
Non, mais comment pouvait-ont préféré une poupée, oui une poupée vous avez bien lu, une poupée, une poupée, une pou-pée ! a elle ?
Barbie était juste au bord de l'évanouissement.
Mais quand la euh...japonaise, lui tira les cheveux, et les critiqua, oui les critiqua, vous avez bien lu, les critiqua, les critiqua, les cri-tiqua ! elle eu une violente poussée d'adrénaline qui la revigora. Si elle n'avait pas été si parfaite, elle aurait viré au rouge cramoisi de circonstance, qui était immonde, mais comme Barbie était parfaite (comment ça je me répète?) elle resta avec son parfait teint hâlé. Et dit d'une voix parfaitement posé, sans un accent aigu qui aurait gâché sa sublime déclaration :

- Je suis Barbie et si tu ne me connais pas, tu ne connais rien. Je suis la perfection incarné, comment peux-tu me demander qui je suis ? Mais je suis gentille et comme tu m'a l'air un peu sotte, je veux bien que tu nous accompagnes pour relever ton niveau de culture personnelle.

Sur ce Barbie se retourna, ses cheveux ondulèrent, ses paupières frémirent, son popotin remua gracieusement et ses talons aiguilles crissèrent sur le lino.

Poupée Manga était émerveillée.
Stupidement émerveillée.

- Waaa la classe ! s'exclama-t-elle. Je pensais pas qu'une fille aussi moche pouvait parler aussi bien dis donc !

Puis elle ajouta, en se tournant vers la poupée :

- Et toi tu veux bien m'emmener dis dis dis dis ? S'teu plaît s'teu plaît s'teu plaît !

Invité

Pantin de Bois ouvrit un œil. Et zut. La furie s'était réveillée. Il s'était pourtant donné suffisamment de peine pour l'endormir, allant jusqu'à susurrer une berceuse -au passage, il susurrait très bien. Bon, il ne lui restait plus qu'à la convaincre de se recoucher, ce qui risquait d'être particulièrement difficile. Il rassembla tant bien que mal les fils qui pendouillaient de ses membres, s'approcha lentement du bord, plia les genoux, fit un autre pas en avant... Puis tomba tête la première. Au départ, il avait l'intention de faire un superbe plongeon -il était persuadé d'être un acrobate hors pair- puis d'enchaîner sur un salto arrière et d'atterrir magistralement sur ses deux pieds. A la place, il chuta comme une pierre, fit une pirouette qui lui donna le tournis puis s'écrasa. Pas au sol, oh non. Sur Barbie.
Il cligna des paupières, prit son temps pour vérifier qu'il était en un seul morceau puis se leva à regret -c'est qu'elle était confortable, cette fille.
-Je suis désolé, dit-il en lui tendant galamment la main.
Son nez s'allongea aussitôt d'un centimètre. Et zut.

Barbie aussi était émerveillé.
On l'avait traité de moche quand même.
Fallait le faire.
Mais lui tomber dessus comme ça, sans prévenir !
Là Barbie fut carrément choqué.
Non pas parce qu'elle avait eu mal, (non une Barbie ne peut pas s'écorcher, le rouge jurant affreusement avec le bleu et le jaune), elle fut choqué parce le Pantin lui avait menti. Ben oui elle connaissait Pinnochio notre Barbie, vous croyez quoi ?
Alors comme Barbie était parfaite elle rendit la monnaie de sa pièce à l'intrus. Non elle ne lui dit pas merci en acceptant gentiment sa main. Non, non, non. Barbie était une Barbie spéciale. Alors elle se releva toute seule comme une grande -prouesse !-, fixa le Pantin de ses doux yeux bleus, et au lieu de le gifler comme elle en avait très envie, Barbie se pencha, se pencha, se pencha... et lui posa un bisou sur la joue.

La vengeance sait attendre.